Performances

L’un l’autre

Günther Anders, Emily Dickinson

De et avec : Solène Arbel, Romain Jarry, Loïc Varanguien de Villepin
Scénographie olfactive : Julie C Fortier
Scénographie : Hervé Coqueret
Son : Benjamin Wünsch
© Pierre Planchenault

Deux hommes, sous le regard d’une femme mettant en scène un rituel, traversent des paysages sensibles créés par des environnements sonores et olfactifs.

Création du 26 au 29 novembre 2014 à 17h58, à la Manufacture Atlantique Hors les murs au Marché de Lerme, pour le festival Novart Bordeaux. Chantier de L’un l’autre au Festival de Blaye, samedi 30 août 2014.

"L’identité n’advient que par l’altérité" Henri Meschonnic

C’est une invitation à construire un rapport singulier au moment par un jeu d’évocations de paysages, d’instants vécus et fictionnés, à savourer les respirations du présent, dans un espace baigné par la lumière naturelle, à une heure particulière de la journée.

Deux hommes, sous le regard d’une femme mettant en scène ce rituel, traversent des paysages sensibles créés par des environnements sonores et olfactifs.

Pour la réalisation d’une scénographie olfactive, 3 odeurs ont été créées et utilisées de différentes manières. La première odeur La Clairière a été diffusée au début de la représentation de manière à évoquer un lieu. L’odeur créé une image subliminale dans la tête du spectateur et plante un décor pour l’action qui va suivre. La seconde odeur Le Sang a été utilisée de manière à créer un rapport de réciprocité entre le spectateur et l’acteur qui lisait un texte sur Hiroshima. Cette odeur provoque un léger malaise physique. La dernière odeur L’homme qui a vu l’ours instaure un rapport de promiscuité entre le spectateur et les acteurs. Cette odeur très charnelle et très intime abolit la distance entre le spectateur et l’acteur.

En relation aux éléments composant le moment, des gestes improvisés, fugitifs, avortés, s’esquissent dans un va-et-vient constant de l’imaginaire au présent : l’un à côté de l’autre, faisant un tour ensemble, dansant avec les yeux etc... Des configurations, des réminiscences se succèdent, tissant un réseau de signes ambigus, dans un jeu de connivence entre les 3 interprètes.

La relation dans L’un l’autre balance sans cesse entre corps intime et politique. On y entend la parole éthique de Gunther Anders au cours d’une lecture du journal d’Hiroshima et Nagasaki, la poésie d’Emily Dickinson. Des prises de parole plus concrètes aussi, quand soudain les deux hommes, non sans une certaine auto-dérision, essayent de parler de leur travail.

Une dramaturgie plurielle, fragmentée pour penser le paysage avec François Jullien, non plus comme la partie de pays que la nature présente à un observateur, selon sa définition ordinaire, mais en tant que ressource où vivre peut indéfiniment puiser.

Extrait - L’un l’autre

Production :

Compagnie des Limbes.
En co- organisation avec l’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle- Aquitaine), La Manufacture Atlantique, Novart Bordeaux.
La compagnie est soutenue par Le Département de la Gironde, La Région Nouvelle-Aquitaine. Soutiens : Les Bazis (09), La Galerie Omnibus (65)